Conjuring : le choc des critiques

Cette semaine je me suis livrée à une petite bataille critique au sujet de Conjuring, avec la célèbre Laura Terrazas connue aussi sous le nom de Pumpkingreen. Nouveau film d’horreur de James Wan qui m’a fait considérer le fait de laisser mes pieds à l’air libre, lorsque je dors, comme un grand risque, a beaucoup moins traumatisé ma collègue! Je vous laisse prendre connaissance des deux argumentaires et choisir votre camp. J’ai néanmoins un argument de poids pour vous faire aller acheter un billet pour Conjuring : Il y a du Dead Man’s Bones dedans, autrement dit le groupe de Ryan Gosling. Alors si la présence,même par la voix, du beau blondinet ne finit pas de vous convaincre, il n’y a plus rien à faire…


 

 

Conjuring : terrifiant ou ennuyeux ?

Conjuring, le dernier né de James Wan est-il ennuyeux ou terrifiant ? A quelle sauce va-t-il nous manger ? Malgré une lutte acharnée, nos critiques n’ont pas réussi à se mettre d’accord alors à vous de choisir votre camp !

Avant Amityville, il y avait Harrisville… Ed et Lorraine Warren, enquêteurs paranormaux réputés dans le monde entier, viennent en aide à une famille terrorisée par une présence inquiétante dans leur ferme isolée… Contraints d’affronter une créature démoniaque d’une force redoutable, les Warren se retrouvent face à l’affaire la plus terrifiante de leur carrière…

Un exorcisme, une maison habitée par une pleïade d’esprits aux destins plus tragiques les uns que les autres, des portes qui claquent, des bruits inexpliqués et même une poupée possédée à faire pâlir le petit Chucky : Conjuring réunit toutes les composantes des grands classiques de l’horreur, éléments éculés par les Paranormal ActivitySaw et plus récemment Possédée ou Insidious. Si James Wan les utilisait en les associant à un humour geek un peu maladroit dans ce dernier, il montre ici qu’il a compris la leçon. Il laisse de côté les personnages secondaires loufoques et autres cabrioles macabres pour se concentrer sur une montée très progressive de l’épouvante ainsi rien n’apparaît à l’image jusqu’aux 45 minutes de films.

Wan suggère plutôt que de montrer : par les situations d’abord, par sa mise en scène ensuite à coups de caméras à 360 degrés ou encore de longs gros plans sur l’obscurité des décors ou autres éléments anxiogènes, un sous-sol rempli de vieilleries plongé dans le noir, une porte de placard entre-ouverte, plus effrayants que toutes les orgies de violence ou d’hémoglobine. Le tout supporté par des acteurs poids lourds qui ont fait leur preuve loin des longs-métrages de genre, Patrick Wilson et Vera Farmiga, qui interprètent un couple de démonologues, en tête et renforcent l’estampillent « histoire vraie ». Cette dernière tant de fois usitée et tant de fois trahie aussi trouve ici toute sa pertinence grâce au sens de la mesure du réalisateur qui ne franchit jamais la ligne dangereuse de l’absurde en restant, si ce n’est dans le réel, le crédible. Il peut ainsi nous emmener dans les plus grandes extrémités de l’horreur jusqu’à un final en forme d’explosion de toute la pression accumulée. Conjuring devient alors la production la plus terrifiante de 2013 en même temps qu’un film somme du genre horrifique, qui a encore de beaux jours devant lui.

(Par Camille Esnault)

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Conjuring, c’est un peu L’Exorciste pour les nuls. Efficace certes, mais rien de novateur. Effectivement tous les ingrédients du film d’épouvante sont réunis avec une mention spéciale pour la diabolique poupée. Mais la sauce ne prend pas. On sursaute c’est indéniable, on s’inquiète sur ce qui va apparaître dans le miroir. Où la force diabolique va-t-elle encore frapper ? Et ensuite ? Le principal défaut du long-métrage c’est justement de réussir ses coups d’éclats et de s’arrêter là. Pour résumer entre chaque sueur froide, on s’ennuie…

Les mécanismes chers au genre sont grossiers, déjà vus et revus. Le film de William Friedkin avait déjà tout dit en 1973 et Conjuring sonne comme un remake non assumé. Quelques prises de vue en found footage ne suffisent pas à justifier la mention « tiré d’une histoire vraie ». Quand le générique arrive enfin, on est presque soulagé que tout ce carnaval soit terminé, nous pouvons à présent reprendre une activité normale. Le divertissement est assuré mais de là à dire que c’est le film d’horreur de l’année… non.

(Par Laura Terrazas)